Publié le 10 juillet 2019 Mis à jour le 8 septembre 2020




Porteurs de projet : Benoit Cambon et Yassaman Khajehi

Équipe projet : Amélie Richard, Pierre Bernard, Laurent Marty, Medhi Garaoui, Emmanuel Chanal, Sylvaine Boeuf Gibot, Amélie Rouher et Gilles Tanguy

Résumé du projet

Enseignement hybride fondé sur un jeu de rôle impliquant des étudiants de L3 en arts du spectacle et des étudiants internes en médecine (environ 256 étudiants/an). L’objectif est de créer un espace de simulation proche de la réalité professionnelle des médecins et des comédiens, en s’appuyant sur un dispositif numérique d’enregistrement et de retransmission pour visionner et commenter les scènes.
Une consultation filmée entre un étudiant en arts du spectacle (qui joue un patient, sur la base du volontariat) et un étudiant en médecine (qui travaille la relation médecin-patient) a lieu dans un cabinet fictif. Dans une autre pièce, des étudiants observent en direct la scène avec une grille d’observation. Cette consultation est ensuite visionnée, analysée et commentée par tous les étudiants et enseignants des deux disciplines. Le format est dynamique et interactif. En phase de débriefing, les étudiants des deux disciplines sont invités à interagir pour réfléchir sur la pertinence des paroles et des attitudes de chacun, selon des règles de bienveillance et d’écoute préétablies. Ils proposent ensuite des pistes d’amélioration. Il s’agit d’une pédagogie innovante, basée sur une approche par compétence, rendant l’étudiant apte à se poser des questions et à résoudre des problèmes complexes en situation. Les documents ayant trait à la communication et la création de la relation patient-médecin sont délivrés avant le cours, selon le principe de la classe inversée.

Il faut noter que les porteurs de projet se sont attachés à assurer une réelle réciprocité dans ce projet d’enseignement transdisciplinaire. En effet, les étudiants « Art de la scène » n’étaient pas de simples acteurs au service des étudiants en médecine mais au contraire de réels partenaires de réflexion, d’écriture et de scénarisation. Les réunions de travail ont permis de travailler différents scénarios en approfondissant le personnage des patients et en réalisant un véritable travail de mise en scène autour de cas cliniques. Quels passé, famille, bagage socioculturel, habitudes, langage et attitudes pour les patients ? Quel ressenti à l’issue de la simulation ? Quelle compétence développer afin d'enrichir la relation médecin-patient ?

L'achat de la mallette d'enregistrement et de débriefing NORDIC RecMobile par le programme LIA (21564€) a permis de dédoubler les salles pour l'organisation de sessions en parallèle. Cela a permis d'étendre l'expérience aux autres cohortes de médecine (3è cycle) : +140 étudiants environ par an.

Évaluation du dispositif :
- Les étudiants de 3è cycle de médecine ne sont pas évalués d'un point de vue sommatif. L’évaluation formative est donc retenue (debriefing avec feedback aux étudiants)

- Un questionnaire Moodle est distribué à la fin de chaque année et couvre la satisfaction des étudiants et le sentiment de compétence (développement au cours de l'année)


Point de vue des étudiants :

- Dr Sylvaine Boeuf Gibot a partagé l’évaluation de cette simulation relationnelle dans le mémoire de DU sur la fin d’année universitaire 2017-2018. Le sentiment de compétences des étudiants a  augmenté entre le pré-test et le post-test immédiat.

- Selon les enseignants en médecine, il était beaucoup plus stimulant pour les étudiants-médecin de travailler avec des étudiants art de la scène qu’avec des collègues étudiants-médecins comme ce fut le cas auparavant.


Point de vue des enseignants:

-  La collaboration transdisciplinaire nécessite de développer un langage commun et de mobiliser des ressources internes afin de développer une véritable collaboration d’égal à égal. Cette collaboration transverse permet de bénéficier de l’enrichissement des différences entre enseignants et étudiants des deux disciplines.

- La possibilité de travailler avec des enseignants et des étudiants d’autres disciplines constitue un réel avantage, puisque les étudiants acteurs sont plus proches des « vrais patients » que les étudiants de médecine.

- Les enseignants médecins qui ont pu expérimenter ces ateliers (dont l'analyse vidéo de l'activité et le débriefing) ont mesuré combien c’était une expérience transformante pour les étudiants (en particulier par rapport au jeu de rôle entre étudiants-médecins).


Conclusion - Retours d'expérience :

- Les étudiants-acteurs sont une vraie plus-value pour la formation car ils jouent bien, ne connaissent pas les étudiants en médecine ce qui rend la rencontre plus réelle

- Les étudiants-acteurs ont trouvé un réel avantage à ce projet, alors même qu'il reposait sur le volontariat, puisqu'il s'agissait d'un réel travail de conception et d'écriture de scénarios, avant de les déployer dans le jeu d'acteur

- Les étudiants ne sont pas dans la salle grâce au système d’enregistrement et de retransmission, ce qui limite les interactions acteurs-audience.

- Les étudiants, grâce à la vidéo, reçoivent des informations très claires sur leurs attitudes et postures, ce qui peut les amener à évoluer. 

 
Essaimage :

- Création d'une UE libre transversale est envisagée pour permettre aux étudiants (non médecin) d'expérimenter ce travail de réflexion-écriture-jeu d'acteur-débriefing

- Une diffusion aux internes des autres spécialités (hors médecine générale) est envisagée

Valorisation :
- Présentation en colloques au niveau local et national (dont la journée PEPI) et co-écriture d'article (médecine- art de la scène) sont envisagés
 
Ressources :

- Fiche projet