Pour évaluer les conséquences des changements globaux, un réseau de vergers expérimentaux dédiés à l'observation des arbres fruitiers a été déployé dans la France entière à l'initiative d'INRAE. Implanté en 2015, ce dispositif permet d'étudier l'impact de conditions environnementales différentes sur le fonctionnement de 4 espèces fruitières : abricotier, cerisier, pêcher, pommier.

Le matériel végétal a été implanté dans 6 vergers gérés par des unités INRAE, caractérisés par des conditions climatiques contrastées :

  • UE Horticole Angers
  • UE Arboricole Toulenne
  • UMR PIAF Clermont-Ferrand
  • UE Diascope Mauguio
  • UE A2M (L’Amarine)
  • UERI Gotheron
L'objectif initial était d'étudier la phénologie, c'est-à-dire les rythmes saisonniers des organismes vivants sous le contrôle de l'environnement : débourrement végétatif, floraison, fructification, sénescence des feuilles. Le dispositif reste toutefois ouvert pour servir de support à l'observation et l'étude de tout autre caractère régulé par l'environnement chez les arbres, mais également toute autre composante de l’agro-écosystème dont ce contexte pourrait s’avérer pertinent tels que des facteurs biotiques (e.g. phyllosphère, insectes...) ou les interactions entre l’arbre et la végétation d'accompagnement.

Mise en place du réseau d’observation de la phénologie des espèces fruitières.

L’absence de dispositifs d’observation de la phénologie des espèces fruitières, inscrits dans la durée, et couvrant une large diversité de situations pédoclimatiques, a conduit l’INRAE à implanter en 2015 un verger observatoire en réseau dans le cadre du projet PERPHECLIM, financé par le métaprogramme ACCAF.

Il a été constitué pour étudier la réponse de la phénologie au changement climatique en s’appuyant sur des espèces fruitières travaillées à l’Institut. Il constitue le premier réseau IGE (Interaction Génotype-Environnement) dédié aux espèces fruitières à l’INRAE.

Matériel végétal

Le dispositif expérimental repose sur 4 espèces fruitières (abricotier, cerisier, pêcher et pommier) représentées chacune par 5 variétés couvrant l'amplitude raisonnable des variations de la réponse de la phénologie des variétés cultivées en France. Au sein de chaque espèce, chaque variété est présente en 15 exemplaires répartis en 3 blocs.

Photo: Aline Faure, INRAE
Photo: Aline Faure, INRAE

Des observations phénologiques harmonisées et standardisées

Les observations visent à cerner la phénologie et principalement les dates de floraison, de maturité et de senescence pour les quatre espèces cibles balayant la gamme de précocité pour chacune des 5 variétés. Les modes opératoires ont été harmonisées pour l’observation des stades clés de la phénologie, notamment en utilisant l’échelle de notation dite BBCH (Meier, 1994) et les planches de stades phénologiques issues du livre Les plantes au rythme des saisons (Badeau et al, 2017).

Nous nous intéressons aux caractères liés à la phénologie, qui est l’étude des rythmes saisonniers des organismes vivants déterminés par les variations saisonnières du climat. Ces observations sur arbres fruitiers sont d’ailleurs intégrées dans le cadre plus large de TEMPO, réseau national d’observatoires dédiés à la phénologie de l’ensemble du règne vivant (espèces végétales et animales, exploitées et sauvages). Le dispositif DIVAE est impliqué dans l'observatoire Fruitiers du réseau et participe à des séances d'intercalibration en collaboration avec les observatoires Forêts et Vigne, notamment pour l'observation de la sénescence des feuilles.

La phase d’établissement du verger a permis d’acquérir des données importantes pour la compréhension des interactions entre climat et processus phénologiques, données ouvertes en cours de dépôt sur le portail recherche.data.gouv.fr INRAE (eg. Données phénologiques Angers ; Données phénologiques Toulenne).

Depuis quelques années, il sert également de support à des projets étudiant l’interaction entre plante et environnement, toujours en lien étroit avec la phénologie tels que les processus de dormance hivernale sous contrôle de l’acide abscissique ou la modulation de la vulnérabilité au gelées tardives.

Afin de valoriser ce dispositif dans un contexte plus large, nous souhaitons promouvoir sa disponibilité à servir de support à l'observation et à l'étude de tout autre caractère régulé par l'environnement chez les arbres, mais également à toute autre composante de l’agro-écosystème dont ce contexte pourrait s’avérer pertinent. Afin de conserver sa vocation initiale de suivi phénologique, 1 bloc de 5 arbres parmi les 3 blocs devra rester intact, mais des prélèvements et manipulations sans impact sur la survie des arbres pourraient être effectués sur les deux blocs restants.

Projets en cours

Frostdefend (LIFE) Système de prédiction et de protection des fruitiers contre le gel (https://frostdefend.eu/en/).

Haltogel (Feader) Evaluation et recherche de stratégies innovantes pour la protection des vergers contre les gelées de printemps en Région Sud

Protecfroid (ANR) Développer des outils de conseil agricole pour atténuer les risques de gel des plantes.

Doréa (INRAE BAP) Dormance et protection contre les stress climatiques : Evaluation de l'acide abscissique comme marqueur générique chez les espèces pérennes.

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