Ce projet propose une analyse anthropologique des dispositifs de prise en charge des déplacés de l’île d’Ambae, au Vanuatu, dans le Pacifique Sud, à la suite de l’éruption majeure du Manaro Voui (depuis 2017), ayant entraîné le déplacement de la population vers l’île de Maewo. La recherche se fonde sur des enquêtes de terrain à la fois auprès des professionnels de la catastrophe (militaires, secouristes, ONG, scientifiques) et des acteurs locaux (habitants, sinistrés, déplacés). Ce faisant, il s’agira d’évaluer le degré d’intelligibilité des savoirs et des modes d’action experts et leurs évolutions dans la rencontre avec des communautés et des contextes locaux. Cette démarche sera un prérequis à l’analyse des controverses techniques, scientifiques, ou locales générées par les dispositifs de prises en charge de l’éruption volcanique et permettra de mettre en tension les multiples façons de concevoir une même catastrophe et d’y répondre. Résolument pluridisciplinaire, la recherche intègrera aux données sociologiques, des données géographiques et géophysiques dans la perspective d’aborder la catastrophe d’Ambae de manière aussi globale que possible. La recherche a en effet vocation à échanger avec d’autres sciences, afin d’enrichir son contenu et d’élargir l’éventail des acteurs, des facteurs et des logiques en jeu lorsqu’il s’agit de prévenir, de gérer et d’interpréter une éruption volcanique.