Publié le 9 octobre 2024 Mis à jour le 9 octobre 2024

Cette action vise à mieux caractériser les évènements climatiques extrêmes de manière spatio-temporelle afin de comprendre les impacts de la sécheresse sur les propriétés et la diversité des prairies semi-naturelles du Massif Central. Pour cela, observations à long terme et expérimentation sont combinées. Elle inclut également une comparaison avec des prairies inondables du Marais poitevin pour évaluer dans quelle mesure le contrôle anthropique du régime hydrique limite l’ampleur des aléas climatiques.

Notre démarche approfondit l'analyse rétrospective des évènements climatiques extrêmes dans deux zones géographiques dominées par des prairies semi-naturelles, écosystèmes essentiels pour le paysage du Massif Central en particulier.
En examinant diverses options de gestion agro-pastorale, nous identifierons les pratiques favorables à la résistance et à la résilience face aux sécheresses extrêmes. Nous définirons des indicateurs de réaction minimale et évaluerons leur impact sur la vulnérabilité des prairies permanentes.
Nous proposons d’amorcer ce travail par la recherche d’évènements climatiques extrêmes liés à l’aridité, sur la base de l’analyse des séries météorologiques passées sur les sites cibles, complétée par des données météo simulées (ex. SAFRAN, DRIAS). Les analyses prendront en compte les contrastes climatiques intra-annuels (saisonniers voire mensuels) pour en apprécier l’effet sur la dynamique de production primaire des végétations prairiales. La recherche d’événements climatiques extrêmes dans des mailles géographiques plus larges que les sites étudiés, ainsi que pour d’autres zones géographiques couvertes par des prairies permanentes, permettra d’évaluer la représentativité des sites d’étude sur le plan de l’intensité et de la fréquence des sécheresses.
Pour atteindre nos objectifs, nous capitalisons sur i) les données générées par le dispositif de réduction de pluies à Theix simulant un extrême de réduction de précipitations (suivi depuis 2006) et sur ii) des séries de données d’observation pluriannuelles (Laqueuille, suivi depuis 2003 et Marais poitevin, suivi depuis 2014). Les propriétés des prairies qui seront considérées incluent la composition botanique mais aussi la biomasse récoltée, les traits fonctionnels des espèces dominantes, ainsi que la teneur en eau et la température du sol associées aux conditions météorologiques. Cette approche, combinant des données expérimentales et d'observation à long terme, offre une opportunité unique pour comprendre les impacts de la sécheresse sur des agroécosystèmes semi-naturels.
L'analyse des données climatiques est un préalable pour comprendre les effets des événements extrêmes de sécheresse sur les propriétés des prairies permanentes (biomasse végétale, composition spécifique, diversité). Compte tenu du délai imparti à cette action, nous proposons de débuter le travail par l’analyse des évènements extrêmes climatiques sur les trois sites d’étude, puis d’analyser les effets de ces extrêmes climatiques sur les prairies par une action dédiée en 2025. Cette première action dédiée aux analyses des données « climat » permettra d’identifier des tendances générales de la variabilité climatique locale, et leur dépendance aux contextes-locaux. En contribuant au projet global du Pôle Recherche Eau, notre action maximise l'utilisation des données existantes et fournira une preuve de concept significative. La comparaison entre zones géographiques permettra de préciser rétrospectivement les évènements climatiques extrêmes marquant des trois dernières décennies ayant potentiellement impacté les prairies permanentes étudiées. La prise en compte de jeu de données relatif à la végétation, aux conditions locales du régime hydriques et à la gestion anthropique des niveaux d’eau permettra d’évaluer les possibilités de contrôle anthropique des aléas climatiques, ainsi que leurs limites.